Clara Maximovitch est responsable commerciale du secteur public pour Opendatasoft, une société française proposant des solutions de collecte et de partage de données. Dans le cadre de son rôle, elle accompagne les secteurs publics, en particulier les collectivités, dans la définition d’une stratégie concrète d’exploitation de leurs données.
“Chez Opendatasoft, nous pensons que les acteurs locaux sont les plus actifs dans la démarche d’innovation. À ce titre, ils sont essentiels pour l’évolution de l’industrie touristique ! Cependant, pour que la donnée soit correctement exploitée, le nerf de la guerre reste de faire en sorte que les acteurs publics, mais aussi les acteurs privés, voire même les citoyens, acceptent de partager des données. C’est sous cette condition que l’open data peut devenir riche et utile pour tous”, explique Clara.
Le succès des démarches d’open data relève donc d’une responsabilité des entreprises privées, mais aussi (et surtout) des acteurs publics. “La mise en commun des ressources permet de faire avancer bien plus vite les connaissances globales sur un sujet ! On l’a par exemple vu avec la crise sanitaire et le Covid-19, le partage des data est plus efficace que lorsque chacun avance dans son coin.”
Tout comme d’autres secteurs n’ayant pas encore pleinement appréhendé la valeur des données, l’industrie touristique pourrait bénéficier d’une approche open data : “Le secteur du tourisme mobilise des acteurs divers : transports, culture, hôtellerie… Qui possèdent chacun des données et ne les partagent malheureusement pas. Chaque acteur est réticent à collecter des données partageables, alors que tous pourraient profiter d’une approche ouverte !”, affirme Clara.
Malgré ses vertus, l’exploitation des données a aussi été largement condamnée ces dernières années, d’un point de vue écologique (l’usage des serveurs s’avère parfois coûteux en termes d’empreinte carbone) mais aussi du point de vue de la confidentialité des particuliers.
Pourtant, comme l’explique Clara, l’analyse intelligente des données peut aussi aider à transitionner vers des usages plus écologiques et plus transparents, sur deux fronts :
Plus globalement, c’est selon Clara une réflexion sur les usages qui est nécessaire pour rendre la donnée plus ‘verte’ : “l’important, c’est de savoir dimensionner ses besoins, et d’en déduire une architecture et un usage adapté. Collecter de la data en masse, sans objectif, ça n’a aucun intérêt. En revanche, si on sait quelles données on récolte, et que l’on réduit la cadence de récolte en fonction de ses usages, chaque acteur peut s’y retrouver et repenser son impact sur l’environnement et sur ses utilisateurs.”
La donnée est donc source de richesse et d’opportunités pour les acteurs du secteur, mais à condition de remettre de la logique et du sens dans son usage.