Quoi de plus naturel que d'investir son nid douillet en temps de crise ? La maison a été pour beaucoup cette tanière qui a permis de rendre les multiples confinements supportables. Et les acteurs de l'hospitalité peuvent s'en inspirer pour répondre à ce besoin grégaire de sécurité et de confort !
A marche forcée, les Français se sont repliés sur leur maison depuis le début de la pandémie : une étude réalisée par CSA Research démontre que 48% des sondés ont réalisé des travaux et des améliorations dans leur logement au cours de l’année passée. Comme pour toute tendance, il y a un anglicisme pour ça : le nesting ! Nest signifie nid, et c’est justement cette tanière douillette qui permet de rendre les multiples confinements supportables.
Le nesting se répercute logiquement dans les aspirations de voyage. Tous les travaux ne sont pas réalisables, des aménagements intérieurs séduisants se révèlent peu pratiques au quotidien.... la clientèle recherche donc dans ses escapades un hébergement confort comme à la maison... mais en mieux ! Face à ces exigences de plus en plus accrues, le confort ne suffit plus : comment apporter les avantages de la maison sans ses inconvénients ? Décryptage et conseils.
La maison est par définition un espace en libre-service. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, une partie de la clientèle (surtout les Millenials) ne souhaite pas une présence prépondérante de l’hôte, et se plaît à recréer un cocon d’intimité en gérant leurs séjours à leur guise.
L’hébergeur peut répondre à ce besoin d’autonomie en automatisant les tâches récurrentes comme le check-in et le check-out. Proposer des technologies qui apportent des services que les visiteurs ont de plus en plus à domicile est indéniablement un plus : - pilotage du chauffage et de la climatisation via une tablette,
- mise à disposition de plateformes audiovisuelles et musicales,
- partenariat avec une application sportive permettant de découvrir des parcours touristiques en se dépensant.
On assiste à une forme de déstandardisation de l’offre d’hôtellerie. Exit les codes uniformes des grands groupes, les chambres se veulent uniques et la standardisation n’est plus un Graal pour l’industrie. La marque Accor a par exemple lancé en 2019 sa nouvelle marque d’hébergements petit prix et développement durable, greet.
Face à la recherche d’une plus grande liberté dans les voyages et d’expériences originales et authentiques, les établissements greet reprennent savamment les codes du “comme à la maison”. Las des lieux uniformisés ? Le groupe hôtelier propose une mise en scène recherchée, avec mobilier chiné, vaisselle vintage, produits locaux, grandes tablées familiales et décoration arty.
La marque ayant vocation à essaimer 300 hôtels en France d’ici 2030, on peut même dire qu’Accor se lance dans de la standardisation déstandardisée : des marqueurs clairs comme la grande table d’hôtes, une proportion de chambres pour 4 à 6 personnes revue à la hausse (20%)... des petits ajustements qui permettent d’attirer les consommateurs d’un nouveau genre !
L'hospitalité se plaît à devenir une forme de "comme à la maison" fantasmée : cocooning, douceur, une certaine sécurité... le client recherche les avantages de la maison sans ses inconvénients. Chiner, recycler, créer des rapprochements ludiques ou loufoques en design, raconter des histoires et accueillir avec authenticité : c’est ce genre de spontanéité, somme toute maîtrisée, que recherche désormais la clientèle.
Du côté des hôtels urbains, voici une inspiration venue du Japon : bienvenue au General Kyoto, un hôtel dispersé dans la ville de Kyoto. Plutôt que de laisser le voyageur isolé dans un bunker de services, le concept de l’hôtel est d’éclater les cinq bâtiments de convivialité dans un même quartier de la ville : l’immersion dans l’atmosphère urbaine de Kyoto est totale, à la manière d’un véritable local.
Le marché japonais nous gratifie d’ailleurs d’un concept inspirant à décliner dans nos contrées : admirez cette auberge de jeunesse entièrement tournée vers la lecture, avec des espaces spécialement conçus à cet effet.
Pourquoi en effet ne pas concentrer son offre de service sur une niche qui déploiera les potentialités de l’hospitalité autour d’un moment phare de cocooning : lecture, activités manuelles, bain, cuisine ... une véritable chambre à soi, appliquée aux loisirs !
La frontière s’étiole entre les vacances et le reste de l’année. De fait, les clients recherchent une maison de substitution... et sont prêts à partir tout près de chez eux le temps d’un week-end, pourvu que l’offre de services les charme. De quoi rêvez-vous pour vous sentir bien chez vous ?