Ménager des sentiers accessibles pour tous les publics, en situation de handicap ou non, âgé ou bambin, est une démarche au long cours. Voici un tour d'horizon prospectif des technologies qui pourraient révolutionner l'accessibilité des voies touristiques : en route vers l'humain augmenté !
Spectaculaire et ludique, la réalité augmentée fait les choux gras de la presse, sans pour autant être rentrée dans les usagers quotidiens.
Les casques de réalité augmentée enrichissent l'expérience de l'utilisateur dans des situations temporaires, que ça soit une opération de chirurgie, une expérience de jeu vidéo, une opération d'usinage.
Les dispositifs de réalité augmentée actuels sont visibles, impossibles à porter discrètement dans des situations sociales : l'Oculus Quest 2 de Facebook par exemple, l'un des best sellers du marché, pèse 500g, et n'a pas vocation à passer inaperçu. L'immersion enrichit la réalité, voir la soustrait : le but est de s'immerger, pour en dépasser ces limites.
Les avancées actuelles sur la fusion de l'homme avec la machine ne ressemblent plus à de la science fiction : on peut désormais traduire certaines activités de nos cerveaux en données. Si les dispositifs sont implantés chirurgicalement et encore expérimentaux, on envisage déjà dans l'avenir, qu'une puce implantée dans nos cerveaux puisse remplacer claviers, souris, écrans, volants de véhicule, etc.
Pour le moment, les recherches actuelles se situent autour de la miniaturisation des dispositifs, qui fait glisser les lignes de la réalité augmentée.
Demain, ces outils toujours plus discrets et intégrés à nos corps vont nous accompagner quotidiennement, en se faisant oublier : fini le casse-tête pour accrocher son smartphone sur le vélo, il nous suffira de porter des lentilles électroniques pour se désencombrer les mains, et la tête. Bienvenue dans l'ère de l'humain augmenté !
Ces pas de géant sont d'autant plus prometteurs dans l'accessibilité des lieux touristiques d'itinérance à tous les publics.
Google travaille sur un système de guidance destiné aux personnes non voyantes : le smartphone est porté à la ceinture et l'application filme en temps réel le trajet pour guider le porteur dans sa marche ou sa course. Lorsque l'utilisateur dévie de la ligne conductrice qu'a détecté l'application, celle-ci envoie des alertes sonores dans l'oreille gauche ou droite. Ainsi, l'utilisateur peut réorienter son trajet.
Encore plus intégrée à nos corps en mouvement, Mojo Lens est une lentille qui utilise la réalité augmentée grâce à un micro-écran à sa surface : elle superpose des informations numériques sur notre vision, sans gêner la compréhension de notre environnement. Parmi une multitude de possibilités, le dispositif permet de mettre en valeur des obstacles sur un sentier, pour les personnes mal voyantes :
L'immense avantage de ces innovations est qu'elles pourraient être bientôt des produits grand public qui pourraient limiter les aménagements sur les sentiers d'itinérance, en parallèle avec la mise en accessibilité des itinéraires, souvent coûteux et énergivores. L'expérience des visiteurs PMR sera mixte, avec des informations complémentaires et ludiques qui viennent sécuriser le parcours... et le réenchanter !
L'aménagement territorial s'en verra simplifié grâce à une cohabitation vertueuse avec les artefacts technologiques : plus de confort, plus de sérénité.
De plus, le travail de médiation se concentrera très probablement sur la location d'accessoires supplémentaires, ou le développement d'application en lien avec des micro-accessoires qui savent se faire oublier.
Le Freedom Tax est un dispositif qui ajoute des mini chenilles à n'importe quel fauteuil roulant, pour permettre de rouler sur des terrains accidentés : sable, gravats, dénivelés... Il fonctionne avec une batterie permettant de faire jusqu'à 15 kilomètres de promenade. Et si demain, nous proposions en prêt quelques "Freedom Tax" qui permettraient aux personnes en fauteuil roulant de prendre un bain de nature brut ?
En complément ou remplacement des cartes ou des panneaux de direction, ne pourrions-nous pas ajouter dans une application "bibliothèque", le parcours de nos sentiers, pour guider nos visiteurs par le son ou les vibrations de dispositifs qui seront généralisés chez le grand public ?
On peut aussi imaginer que ces bruitages informatifs des applications de téléguidage puissent être remplacés par des sons poétiques et immersifs : le bruit du vent, le chant d'un oiseau... De quoi utiliser ces technologies pour apporter détente et ludisme à l'expérience.
Prendre en compte les publics en situation de handicap ou ayant des besoins spécifiques, c'est prendre en compte tous les visiteurs. Si ces dispositifs technologiques se généralisent dans le futur, il est fort à parier qu'ils s'étendront au grand public. Et si demain, une application grand public proposait aux randonneurs de les prévenir quand ils déviaient du tracé ? Exit Google maps, demain tous téléguidés ?
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